Grâce à l’autorisation pour l’ouverture à l’international de leurs données, accordée par les producteurs dès les débuts du CASD, les travaux des chercheurs menés dans les centres de recherche à l’étranger sur des données françaises se sont multipliés ; comme en témoigne le nombre de SD-Box installées dans ces centres et la progression régulière des enrôlements d’utilisateurs de ces accès.
Parmi les utilisateurs, on trouve naturellement des chercheurs français en mobilité dans des centres de recherche prestigieux en Allemagne (University of Mannheim et Bielefeld University par exemple), aux Etats-Unis (Princeton University, MIT, Columbia University, etc.), en Italie (notamment University of Trento et University of Milan), au Royaume-Uni (London School of Economics, University of Cambridge, University of Warwick etc.) et en Suisse (ETH Zurich) travaillant très souvent sur les données en collaboration avec des collègues de ces centres. Puis, très vite, des chercheurs étrangers de ces mêmes centres – ou d’autres à travers le monde – se sont intéressés aux données disponibles via le CASD, au fur et à mesure que se diffuse la connaissance des sources françaises, dont la qualité et la richesse ouvrent de nombreuses possibilités pour la recherche.
Parmi les données les plus utilisées pour ces travaux menés de l’étranger, on retrouve les mêmes que celles utilisées en France, avec cependant un périmètre plus concentré sur les données entreprises (Statistiques sur les entreprises et leur contour, données sur les établissements et les salariés, sur l’innovation notamment) mais qui ne néglige pas des données comme celles de l’EDP (Echantillon démographique permanent), EEC (Enquête emploi en continu), le recensement de la population, l’enquête Trajectoires et Origines ou encore les données sur l’agriculture.
On trouve en regard de nombreux projets dont certains portent sans surprise sur les entreprises exportatrices ou les multinationales et d’autres, de plus en plus nombreux, sur des questions comme l’impact de la globalisation et des politiques d’environnement sur les stratégies des entreprises (financement, localisation, salaires, qualifications) ou sur l’évolution générale des marchés du travail (auto-entreprenariat, PME). Les données disponibles sur l’immigration attirent aussi l’attention des chercheurs spécialistes de ces questions à l’étranger.
Comme en témoigne par exemple l’un des articles publiés à partir des travaux menés à l’Université de Mannheim sur des données françaises « Offshoring and Skill-Upgrading in French Manufacturing » H. Fadinger Journal of International Economics, Volume 118, May 2019, Pages 138-159, leur qualité est un atour majeur pour tester des théories.
« To test the empirical predictions of our model we use a quasi-exhaustive panel dataset of French manufacturing firms for the period 1996–2007. These data provide information on firm-level imports by product and origin country, and have been extensively used in the literature due to their high quality (e.g.Berman, Martin, Mayer, 2012 and Mayer, Melitz, Ottaviano, 2014) ».
C’est aussi ce que montrent les travaux menés sur des données françaises et norvégiennes comme le soulignent les auteurs de « The Life-Cycle Dynamics of Exporters and Multinational Firms » Anna Gumpert, Andreas Moxnes, Natalia Ramondo, Felix Tintelnot LMU Munich and CESifo U. of Oslo and CEPR UCSD and NBER U. of Chicago and NBER, November 2, 2017 :
« We exploit the unique characteristics of firm-level data on domestic firms, exporters, and MNEs from France and Norway and complement them with firm-level data on MNEs from Germany. We uncover three new facts. First, new exporters in a foreign market have two to three times higher exit rates than new affiliates of MNEs in the same market. Second, sales growth profiles are similar between the two groups. Finally, young ex- porters’ exit rates exhibit gravity—that is, they are strongly correlated with foreign market size and distance—whereas those of young MNE affiliates are uncorrelated with these foreign country characteristics. Our findings are strikingly very similar across the three economies under study, despite their different structures. »
Si l’utilisation des données françaises pour des travaux menés également sur des données d’autres pays, n’est pas toujours aussi facile à apprécier car les projets sont souvent menés en parallèle, on peut penser qu’ils vont se développer facilités par des projets tels que celui du réseau de centres sécurisés IDAN dont le CASD est partenaire et qui permettra plus facilement aux chercheurs de travailler sur les données de plusieurs pays à partir d’un seul site.