En utilisant des données au niveau des banques et des entreprises en France, nous montrons que l'introduction de taux négatifs par la BCE est associée à une expansion des prêts par les banques qui dépendent davantage des dépôts, en particulier par celles qui ont un capital plus faible et des parts plus importantes de dépôts des ménages et liquides. Conformément au rééquilibrage des portefeuilles, les taux négatifs semblent également susciter une réallocation vers des actifs plus risqués et à long terme, les banques réduisant leur part de liquidités interbancaires et augmentant celle des prêts aux entreprises et des titres de créance. Nos résultats suggèrent que les taux négatifs encouragent les banques les plus dépendantes des dépôts à s'engager dans des activités plus risquées pour protéger leur rentabilité, et confirment que les dépôts jouent un rôle clé dans la transmission des taux de politique monétaire en dessous de la borne du zéro.