Ce projet de recherche propose d’étudier l’impact des politiques publiques sur les marchés immobiliers et la ségrégation résidentielle, qui restent encore très peu étudiées en France à l’exception des aides financières directes versées au titre de la politique du logement. Or l’État influence les marchés immobiliers et la mobilité résidentielle via une grande variété d’autres instruments législatifs et réglementaires. En premier lieu, les politiques de libéralisation des transports menées depuis le milieu des années 1980 ont favorisé l’entrée et la concurrence des opérateurs du secteur sur certains itinéraires ou segments de marché. Elles ont ainsi modifié l’attractivité relative des territoires et les choix de localisation, ce qui a pu rétroagir sur les marchés immobiliers et la ségrégation résidentielle. De plus, des politiques réglementaires telles que l’encadrement des loyers sont de plus en plus utilisées par l’État pour contrôler les prix immobiliers, avec l’objectif de réduire les inégalités d’accès aux marchés du logement des grandes villes. Depuis environ trente ans, l’État a également développé une politique de la ville ciblant des quartiers « prioritaires » dans lesquels les entreprises bénéficient d’avantages fiscaux visant à encourager l’emploi des résidents. Enfin, la financiarisation du secteur de l’investissement immobilier permise par des mesures de libéralisation comme l’autorisation de créer des Sociétés d’Investissement Immobilier Cotées, en vigueur depuis 2003, a aussi vraisemblablement affecté la ségrégation résidentielle.
Dynamiques du marché immobilier, politiques publiques et inégalités spatiales
Données mises à disposition via le CASD (39)
+
-