La possibilité d’utiliser plus massivement les ressources très riches que constituent les grandes bases de données administratives ainsi que les sources privées est une préoccupation constante depuis plusieurs années pour la statistique publique comme pour les chercheurs.
Le recours aux sources administratives qui fondait en grande partie la statistique publique dans les pays dit à registres se développe maintenant partout, offrant des possibilités d’appariements qui facilitent les travaux multi-domaines.
La pandémie a montré de son côté l’intérêt de pouvoir utiliser les sources privées comme celles des données des opérateurs mobiles. La modification du règlement statistique (CE) n° 223/09, adoptée par le Conseil européen le 4 novembre dernier, et désormais publiée, marque une étape très importante en la matière.
Le règlement qui encadre depuis 2009 la production et la diffusion des statistiques européennes offre désormais un cadre durable pour l’accès à des fins statistiques aux données administratives et aux sources détenues par les entreprises.
Un point notable, qui n’était pas acquis lors des discussions initiales, est que les sources de données privées confidentielles, dès lors qu’elles auront été mobilisées par la statistique publique, pourront également faire l’objet d’une demande d’utilisation pour la recherche auprès des instituts nationaux ou auprès d’Eurostat (avec l’accord de l’institut national ou d’une autre autorité nationale/ONA concernée).
C’était une demande plusieurs fois réitérée de l’ESAC (European Statistical Advisory Committee) dans le soutien fort qu’il avait apporté aux évolutions du règlement.
L’article 23 précise en outre, en l’élargissant, le champ de la recherche, un signal important quant à l’importance accordée aux relations avec les chercheurs.
Cette évolution pour le système statistique européen coordonné par Eurostat, est, gageons-le, de bon augure pour soutenir des évolutions dans le même sens dans les États membres.